Réflexions sur les rapports de l’InVS d’avril 2016 et d’avril 2006 concernant les cancers de la thyroïde après l’accident de Tchernobyl
Dans le rapport d’avril 2016, pour la période 2003-2007, on reconnait que ce sont des registres français et italiens qui montrent les plus fortes incidences du cancer de la thyroïde en Europe.
On s’étonne que, dans ce rapport, on n’ait pas de données chiffrées après 2012 alors que les augmentations d’incidence sont importantes ; et surtout, que n’ait pas été publiée l’évolution des taux d’incidence pour les cohortes de moins de 30 ans alors que ces données se retrouvent dans le rapport d’InVS 2006. Dans ce dernier rapport, la tranche des jeunes de 10 à 14 ans ou même 0-14 ans, pour la période 1997-2001, affichent une très forte augmentation d’incidence par rapport aux périodes antérieures malgré l’exclusion des données de la Région PACA-CORSE. Par ailleurs, dans ce rapport, il est précisé que ces augmentations ne semblent pas liées au dépistage de tumeurs de petites tailles.
Dans le rapport de 2006, concernant les augmentations d’incidence des enfants et adolescents, une analyse approfondie est faite en partant du principe que les jeunes nés après le 1er juillet 1986 n’ont pas pu être contaminés par les retombées radioactives du nuage de Tchernobyl. Deux erreurs fondamentales entachent ce principe :
la première est que même l’iode 131 radioactif d’une période de 8 jours est toujours présent dans l’environnement de plusieurs régions au cours du mois de juillet 1986 ;
la seconde est que la cohorte des jeunes nés du 1 juillet 1986 au début de l’année 1987, contaminés à l’état de fœtus, constitue une population encore plus vulnérable vis-à-vis des radioéléments.
En conséquence, cette analyse devrait être reprise en fonction de ces observations. On peut se demander comment de telles erreurs fondamentales aient pu échapper au Comité de lecture de l’InVS avant publication dans le B.E.H..
Docteur Denis FAUCONNIER
Le 2 mai 2016